QU’EST CE QUI LE REND ATTRACTIF? par KONSTANZE BREFIN ALT

  Entretien avec Daniel Häni, activiste dans la diffusion de l’idée du revenu de base inconditionnel.

Début avril je rencontrais Daniel Häni  à Bale, pour apprendre de lui, comment cela se fait que beaucoup d’humains réagissent émotionnellement de manière positive au revenu de base inconditionnel.

 Daniel Häni dépeint comme le plus important avec le revenu de base inconditionnel, la compréhension de l’étape de développement social:
« Autrefois valait : je travaille pour approvisionner moi et les miens par les choses dont nous avions besoin pour vivre. Je travaille pour ce que j’ai besoin. Pour moi et les miens.
Aujourd’hui vaut : je travaille pour fournir les autres. Pour qu’ils aient de quoi vivre. Pour cela je reçois un revenu, pour fournir les autres et pour pouvoir être fourni par d’autres. J’ai un revenu pour pouvoir travailler. Le revenu fait le travail.
Autrefois le revenu était le but de mon travail. Le travail fait le revenu. Aujourd’hui, le revenu est la condition pour que je puisse travailler.
Mais par la manière dont nous comprenons le payement du revenu, en particulier lors de payement de salaire, nous faisons comme si nous travaillions encore pour nous même. Et nous pensons par exemple aussi, que nous recevons le payement de la retraite, parce que nous aurions travaillé pour ça.
Cette erreur nous conduit dans la situation absurde, que malgré la surproduction matérielle et que par capacités de production encore jamais une fois surchargées, mentalement nous vivons dans le manque. Là se tient devant la porte un pas de développement fondamental de la conscience, et cela toujours plus d’humains le sentent. Le revenu de base inconditionnel ouvre cette porte. »

Daniel Häni dépeint le revenu de base comme une impulsion culturelle. Le revenu de base est attractif parce qu’il pose des questions.
Par exemple : « A quoi travailleriez-vous, si votre revenu était assuré ? » « Qui s’est une fois posé la question », dit Häni, « ne peut plus reculer derrière la question. A partir de ce moment, la vie n’est plus comme avant, pour la vie durant… » Le revenu de base résout aussi la question : « A quel hauteur se situe aussi le montant à partir duquel on peut vivre dignement dans notre société ?
Le montant d’exemption d’impôt est le montant dont on a besoin pour sa propre existence, duquel on ne peut rien donner et qui pour cela doit être exempt d’impôt. Le revenu de base inconditionnel est le montant d’exemption de l’impôt payé, payé à tous à la même hauteur. L’argent de départ mensuel pour la participation émancipée à une société démocratique au temps de la division globale du travail, du service à autrui et de l’économie d’initiative. »

Comment cela est il représenté par le modèle d’impôt sur la consommation de Götz Werner et Benediktus Hardorp ? Est-ce la même chose ?
« Oui, mais Werner et Hardorp ne représentent pas un modèle à mes yeux. Ils décrivent, comme nous aussi, l’impulsion culturelle comme elle veut s’incarner dans les formes de l’impôt. Particulièrement intéressant est que le corps est déjà là, mais n’a pas encore de conscience. Avec corps je pense le service à autrui et que nous avons l’imposition en découlant prête dans les faits : tous les impôts sont déjà aujourd’hui portés par la consommation, égal comment ils sont obtenus et versés. Seulement nous ne le voyons pas.
Pour le voir, il faut pouvoir distinguer entre verser des impôts et porter des impôts. Qui verse des impôts sur le revenu; ne peut que les verser, parce qu’ils sont portés dans les prix par les clients. Ils sont inclus dans le calcul des prix. Une question de conscience. »

 Pour finir, Daniel Häni ajoute : « Tu veux savoir de moi, ce qui est attractif dans le revenu de base : Les humains qui ont conscience d’eux même, sont attractifs. C’est l’autorisation de soi même. Qu’il en va de cela avec le revenu de base, je crois que c’est ce que sentent les humains… »

Konstanze Brefin Alt est rédactrice de « Nouvelles du travail anthroposophique en Suisse », présidente de l’Association travail médias anthroposophie suisse et co tenancière de la manufacture de textes Bâle.

paru dans DAS GOETHEANUM 25 / 2011

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